Née en Moldavie, Tatiana Fiodorova vit et travaille à Chisinau Elle est impliquée dans le domaine de l’art contemporain exerçant plusieurs rôles – celui d’artiste visuelle, professeure, commissaire d’exposition, art manager. Sa pratique artistique ne se limite pas non plus à un seul domaine, elle crée des installations, des performances, des interventions dans l’espace public, elle travaille également la vidéo et les nouveaux médias.
La démarche artistique de Tatiana Fiodorova consiste à trouver une représentation du monde contemporain confronté aux problèmes d’ordre social, politique ou esthétique. Elle s’interroge souvent sur les questions et les conflits liés à la Moldavie, sa place dans le contexte européen et réfléchit à la quête identitaire des Moldaves. Ses dernières oeuvres sont destinées à créer un espace de dialogue interculturel autour de ces problématiques.
"Témoin d'un séisme historique de grande
échelle (effondrement de l'URSS), hantant encore aujourd'hui les réalités de
millions de personnes, et spectatrice impuissante d'une désagrégation
socio-économique violente pour ne pas dire sauvage, l’œuvre de l'artiste
interroge un monde confronté aux paradoxes, aux renversements et aux
vacillements d’une Histoire longtemps dressée contre elle-même. Nourrie par une pensée non-conformiste, le
travail de Fiodorova s’efforce d’unir diagonalement les savoirs et les genres,
dans une transgression déroutant les habitudes canoniques. Il tâche de mettre
en lumière une œuvre constellée de questionnements, se souciant du destin d’une
nation comme de la réalité la plus
ordinaire. Une œuvre à la fois du dégoût, de la révolte, de
« l'Ostalgie » et de l’espérance. Une œuvre au goût parfois amer,
s’attachant à capter aussi bien
l’éphémère que l’immuable. Une œuvre, un
art en « apparition continuelle », parlant à tout Homme de l’Homme,
de ce à quoi il tient le plus comme de ce à quoi il est confronté. Un art
mettant en valeur une somme d’éléments, de traumatismes, d’avènements et de
questionnements portant les marques et les brûlures de l’Histoire, comme celles
des nouvelles réalités, et de la (con/re)quête identitaire dont il est à fois
le témoin et la victime. Un art épuré de tout artifice, « un art qui
crie » (« Schri Kunst Schri »), conscient de la fin de
toutes utopies, de toutes certitudes absolues. Sensible, violent, lumineux, contrastant,
l’œuvre de Tatiana Fiodorova questionne un Monde et des réalités où nous ne
pouvons plus que simuler, faire semblant d’aller dans le même sens en
accélérant, en réalité, dans le vide. Un espace-temps où les utopies se sont
éteintes sous les « Voix du silence » ou mortes nées sous les
premières visions et désillusions d’un « monde merveilleux ». Un
« Monde merveilleux » où chacun se retrouve face à lui-même comme à
un miroir aux reflets flous et incertains, étranglé par l’indifférence des
réalités. Un art en somme du face-à-face, travaillant sans relâche sa matière,
creusant indéfiniment le visage pour voir ce qu’il y a derrière." Olivier Vargin
Exposition du 24 juillet au 29 août 2015
visite sur rendez-vous au 0476/958.376
Galerie Short Cuts
Rue Simon Martin, 2
5020 Champion