Juliette Feck , plasticienne française, vient de terminer une résidence à la Villa Calderon où elle avait obtenu une bourse en 2012-2013. Après l’exposition collective « Tellement vrai » à Louviers (France), elle présente à Namur une sélection de ses travaux récents (photos, sculptures et une installation).
Crash est un hommage à l’ambiguïté produite par
certaines zones de frottement. Des instants où la violence se transforme en
beauté, où l’évidence de la chute devient ironiquement poétique. Comme si le
savoir de la finitude, l’approche du précipice
révèleraient l’être au monde.
Crash c’est le titre de deux photographies
présentées, Crash et Crash
II, qui sont elles-mêmes des références à Crash du cinéaste
canadien David Cronenberg. Toutes les
photographies figurent l’impact ou l’imminence d’une violence plus ou moins
exacerbée.
Quand à Sculptures/Sculptures,
jeu de mots et de formes, empreintes de sculptures de pneus sur des
sculptures de pneus. Ce pneu. Ce rebus fondamental. Ce cercle infini de la
route qui s'étale. Métaphore de la vie. En cela réside sa force, son élégance.
Cette intrigante beauté. Tous pareils et pourtant si différents. Le plus abimé
serait-il séduisant? Matière immortelle, il attend d’être absorbé par la terre,
mère de toutes les décompositions. Entre la mort et l’oubli, le pneu est au purgatoire.
Comme nous tous, en attendant le Crash.
The
Beach
est certainement la pièce la plus ironique de l’exposition. Que serait
Bruxelles-les-Bains ou Namur-Plage sans un requin? Cette installation :
c’est la menace, la peur du requin qui loge dans notre subconscient
nourrie par d’incessantes
représentations cauchemardesques. Peur qui ne renvoie qu’à nous-mêmes. Car
finalement tout n’est que sable et marbre granité. L’image subsiste.
On peut dire que l’exposition
de Juliette Feck à la Galerie Short Cuts est un éloge à la mort tout en étant
un éloge à la vie. Une conscience de la finitude, de la douleur, de la perte
qui voudrait ouvrir notre regard sur l’existant, l’instant présent,
l’expérience du réel.
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